vendredi 29 juin 2012

Le génie des élèves: "l'abreuvé" des collèges, suite.





Sans jamais quitter les élèves du regard, j'essaie d'aller à l'essentiel.

jeudi 28 juin 2012

Le génie des élèves: "l'abreuvé" des collèges.





C'est dans une chaleur insoutenable que j'ai surveillé l'épreuve de mathématiques du brevet des collèges.

mercredi 27 juin 2012

Le génie des élèves: la vraie vie d'U.L.I.S.




Note du 15/06/12.
Lorsqu'elle est en "inclusion" dans la classe de quatrième, A s'assied toujours près de moi.
- Mariotti, tu sais que l'année prochaine je suis plus là??
- Oui, M me l'a dit.
- Je vais dans un Lycée où y'a comme une classe d'U.L.I.S.
- Super, tu vas t'éclater.
Elle me regarde surprise et se met à pleurer.

mardi 26 juin 2012

Le génie des élèves: la vraie vie d'U.L.I.S.

Note du 25/06/12.
C'est le dernier conseil de classe des petits U.L.I.S. Toute l'équipe pédagogique est au complet. Nous comptons parmi nous un représentant des parents d'élèves et les deux délégués. Après un long tour de table nous passons au "cas par cas"( ce n'est pas bien beau, mais c'est la formule consacrée).
Le professeur principal prend la parole.
- Bon nous passons à E. Il a très bien travaillé tout au long de l'année et il a été irréprochable lors du spectacle.
- Ha ça, c'est le moins que l'on puisse dire. Il a fait une superbe petite souris. Avec son gros masque posé sur le buste, il était irrésistible.
- Le problème c'est qu'il choisit ses matières, et quand il a décidé de ne rien faire, il se cache et on ne le voit plus.
- Dommage, parce que c'est un garçon futé, il a beaucoup d'humour et il est très fin.
Soudain A le délégué, prend la parole.
- Je crois qu'il est fin parce qu'il mange pas beaucoup. Il est tout blanc et tout maigre. Même à la cantine, il laisse tout dans le plateau.

lundi 25 juin 2012

Le génie des élèves: le plus beau métier du monde.

"L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes." Albert Camus.

http://www.youtube.com/watch?v=b4EBcsHCquI

dimanche 24 juin 2012

Entracte: sous les pavés, la plage.



A la plage, les manches d'épuisettes sont des épées et les serviettes des capes.

samedi 23 juin 2012

Le génie des élèves: la vraie vie d'U.L.I.S.


Note du 22/06/12.
C'est le dernier cours de l'année avec les petits U.L.I.S. Nous l'avons passé à regarder les courts-métrages des quatrièmes et des troisièmes en mangeant des bonbons improbables. A la fin de l'heure les enfants se sont approchés de moi et A m'a tendu une feuille un peu froissée sur laquelle il y avait écrit:
" Mersi pour sète année pour tous les masque on espère qu'on vous aura l'année prochain.
On tas dore."
Leurs signatures parsemaient la feuille comme des coquelicots dans un champ de lavande.

mercredi 20 juin 2012

Le génie des élèves: la vraie vie d'U.L.I.S.

Note du 15/06/12.


Dans les coulisses du spectacle des petits U.L.I.S, j'ai glissé sur une grande feuille de papier (un souffleur). J'ai fait un vol plané de plusieurs mètres avant de m'écraser au sol comme une crêpe. Les élèves présents ont eu très peur.
 Vendredi matin, trois jours après le spectacle, je croise L dans les couloirs. Il court vers moi. Il me saute au cou, puis il me demande s'il peut monter sur mon dos.  Je n'ai pas le temps de lui répondre qu'il est sur mon dos.
- Arrête, je me suis fait mal mardi.
Il descend d'un bond, se redresse en approchant son visage au plus près du mien. Il met une main devant la bouche, et en secouant l'autre il me dit.
- Ha ouais, j'ai oublié que tu t'étais fait mal aux "verticales".
- Cervicales...
- C'est pareil, c'est dans le dos.
- Oui, c'est pareil.

lundi 18 juin 2012

Le génie des élèves: la vraie vie d'U.L.I.S.

Note du 12/06/12.

Aujourd'hui, c'est la représentation du spectacle des petits U.L.I.S sur le thème des indiens. Comme chaque année, la belle salle est pleine à craquer. Plus de 300 personnes attendent impatiemment les nouvelles prouesses théâtrales d'une petite troupe pas comme les autres. D'ailleurs, les enfants sont stressés. Hier, la répétition générale a été catastrophique et avec mes collègues nous nous attendons au pire.
 Avant que les trois coups ne retentissent, je fais le tour des coulisses afin de vérifier si tout est OK.
1- Les masques sont placés.
2- Le géant est monté.
3- Les grandes bandes de satin semblent parfaitement pliées.
5- Les oiseaux et tous les autres accessoires sont en bon ordre.
6- Chaque D2M (élève de troisième avec option découverte des métiers) sait de quel petit U.L.I.S il est
le responsable.
Je m'approche du vidéo projecteur afin de voir si les images sont bien calées pour le récit. Une fois de plus, Clément a monté de jolies séquences qui seront projetées pendant le spectacle sur un écran de cinéma. Il s'agit de maquettes filmées, servant de décors aux saynètes.
- Bon ça va, tu as la conduite??
- Oui, Madame B m'a marqué l'endroit des projections.
- OK, j'espère que...
Soudain L arrive en courant avec une tête que je ne lui connais pas.
- Mariotti, y'a A qui veut plus faire le "pestacle".
- Quoi? Mais il commence dans 10 secondes et elle a un rôle très important.
- Et vouais, je sais putain, c'est qu'est ce je lui ai dit!!!!
- Mais pourquoi elle veut plus jouer??
- Parce que y'a sa mère dans la salle.
- Et alors, c'est bien!!!
- Bè non, hier elle lui a dit de pas venir.
- Et merde, où elle est???
- Dans les toilettes des "bestiaires".
- Des vestiaires??
- Ouais, c'est pareil.
Je pars comme un fou, L me suit et dans l'obscurité des coulisses il envoie valdinguer toute ma mise en place. Mais pour l'heure, ce n'est pas l'essentiel. Nous arrivons devant la porte des toilettes. Tous les petits U.L.I.S essaient de l'ouvrir, en hurlant leur désespoir.
- Putain A, on a besoin de toi.
- Ouais, tu vas pas nous laisser tomber?!
Puis, malgré la séparation physique, le malêtre de A se propage comme une trainée de poudre chez ses camarades.
- Moi je joue plus.
- Moi non plus.
- Y z'ont qu'à aller se faire e....r.
Je m'approche de la porte. J'entends le principal qui commence son discours. Nous sommes vraiment dans le caca.
- Bon vous, vous allez sur scène et vous commencez. Je m'occupe de A. Comme par magie, ils m'écoutent, sans doute le stress.
L reste avec moi, il est décomposé, lui le dur à cuire.
- Bon, tu te mets devant la porte et tu fais le videur.
- Ouais, si y'en a un qui rentre je le défonce.
- Hein, quoi ??..... Oui, si tu veux.
Il regagne son poste en tapant son poing dans le plat de l'autre main. J'ai l'impression qu'il va tout casser, il fait peur. Je m'approche de la porte des WC.
- C'est Mariotti.
Au son de ma voix, la porte s'ouvre. A est assise sur la cuvette. Elle tient sa tête entre les mains et ses larmes forment une mer de tristesse à ses pieds. Je ne pensais pas que l'on pouvait avoir tant d'eau prête à jaillir.
- Tu viens, on va jouer.
- Non j'y vais pas. Ma mère est dans la salle.
- Et bien, ça veut dire qu'elle t'aime.
- Non, je lui ai dit hier. Je veux pas.
J'essaie de la raisonner en usant d'arguments idiots. D'ailleurs, je me trouve ridicule et désarmé. Je ne crois pas en ce que je dis. Elle n'ira pas sur scène, c'est mort.
 La porte des vestiaires s'ouvre et sans me retourner je dis.
- Je croyais que tu devais défoncer les gens qui...
L ouvre la marche d'un air de boxeur K.O à la première reprise. Derrière lui, la mère de A porte le masque du désespoir. Un peu perdue et sans même me saluer elle murmure.
- Tu veux que je parte??
- Oui, va t'en!!!
- Tu sais, j'ai posé un jour pour venir te voir !
- Pars, je m'en fous!!!
L et moi nous nous regardons et pour la première fois, nous ressentons au même moment les mêmes sentiments.
- Si je pars tu joues??
- Oui.
- Alors j'y vais.
Je fais une dernière tentative . Et ça marche. A accepte de monter sur scène avec sa mère dans la salle. Je la prends par la main, nous traversons les coulisses. Le spectacle a commencé et je l'accompagne dans la lumière des projecteurs. Les applaudissements envahissent la salle, je m'éclipse.
 Trente secondes s'écoulent et A quitte ses camarades en plein spectacle. Je l'intercepte au moment où elle passe les grands rideaux noirs. Mais impossible de la retenir. Je laisse tomber, il faut que je m'occupe des autres. Elle se pose au fond des coulisses, le noir absorbe son malheur et son corps. Je distingue à peine sa silhouette rejoint bientôt par celle de sa mère. Deux ombres se parlent et je peux entendre.
- Bon je pars??
- Oui.
- Tu iras jouer??
- Oui.
La mère embrasse sa fille sur les cheveux et caresse cette phrase.
- Je vais acheter les gâteaux de ton anniversaire comme promis. Ce soir quand tu rentreras, tout sera prêt. Je t'aime ma chérie.
Elle s'en va et malgré les ténèbres, je croise le regard d'une mère anéantie. A cet instant précis, je ne sais plus trop quoi penser. Je suis vide de sentiments et regarde dans une indifférence absolue, l'enfant monter sur scène. Le spectacle est beau... A en pleurer.



dimanche 17 juin 2012

Le génie des élèves: rush hour.

Clément a récupéré les rushs qui trainaient dans son ordinateur pour monter ce petit film qui retrace avec fraîcheur l'année cinématographique des 3°5. C'est curieux de remarquer au fil des mois, les progrès réalisés dans la prise de vue.  La musique est aussi de sa composition.  Une page se tourne mais l'histoire continue.

http://www.youtube.com/watch?v=Jn9F2HqCnY0

samedi 16 juin 2012

Le génie des élèves: des étoiles toute l'année.

Hier soir, dans l'un de mes deux collèges, il y avait la projection des travaux vidéos des quatrièmes et troisièmes.

Note du 15/06/12.

Parents, amis, professeurs et de nombreux élèves occupent tous les sièges du petit mais coquet amphithéâtre du collège.
 Clément a réalisé un D.V.D de présentation avec un menu de toute beauté. Le premier festival "Courts to cours" est né en cette douce soirée de fin d'année. Mais au dernier moment, tout le travail de l'élève est mis à mal par des logiciels récalcitrants. Il est dépité. Cela fait une semaine qu'il travaille dessus. Je lui dis que ce n'est pas bien grave et que nous ferons la projection par clé U.S.B. Il acquiesce en avalant sa rage et se met aux commandes de l'ordinateur. J'ai l'impression de me voir à son âge, lorsque mon projecteur super 8 bouffait la pellicule de mes films d'animation. Je fais un petit discours. Je l'ai préparé, mais je suis un peu ému. Alors je dis l'essentiel, et je m'en sors une fois de plus grâce à mon humour décalé.
 Le noir envahit la salle. Je m'assieds sur  la scène, le dos appuyé sur la fraîcheur du mur, et regarde le coeur serré, les premières images de ma plus belle année d'enseignement.
 Lorsque le générique du dernier court défile sur l'écran dans un tonnerre d'applaudissements, je lis pour la trentième fois ces quelques mots: Merci M. Mariotti pour ces sujets incroyables et pour cette année.
Non, merci à vous.
Merci pour le temps que vous avez passé à m'écouter, à réaliser et monter de petits bijoux cinématographiques, parfois même des O.V.N.I d'une incroyable poésie. Merci de me rappeler chaque jour que vous comptez sur moi, comme je compte sur vous. Merci de m'avoir rendu la confiance que je vous ai offerte. Merci pour toutes ces séances de cours que vous saviez transformer en voyages. L'année se termine à l'instant où elle devrait commencer. Elle est pour moi, la plus aboutie de ma carrière. Continuez à garder la trace de votre vie sur tous les supports possibles. Continuez à l'écrire avec la magie du montage, du son, des images en mouvement, de l'ellipse et de toutes les techniques narratives. Il arrivera un jour où vos enfants découvriront qu'avant d'être parents, vous étiez des magiciens et comme moi ce soir, aux premières images du souvenir projeté, le dos appuyé sur la fraîcheur d'un mur vous serez émus aux larmes.

jeudi 14 juin 2012

Entracte: ...


Une envie de plages corses...

mercredi 13 juin 2012

Le génie des élèves: Usual suspect.

Les personnes qui suivent ce blog se souviennent sans doute de l'incitation donnée il y a plusieurs semaines, à partir du travail de Boltanski: Objet de collections, collection d'objets.
Les troisièmes 5, sous la direction de Clément, ont une nouvelle fois privilégié le travail de groupe.
C'est une ambiance "Tarantinesque" qui se dégage de cette vidéo, servie par la "gueule cinégénique" d'un professeur qui passait par là, et qui se prête au jeu de son propre rôle (ce n'est pas moi).

http://www.youtube.com/watch?v=PgZtez_rBx8

samedi 9 juin 2012

Le génie des élèves: La mélodie du bonheur.

J'ai demandé à toutes mes troisièmes de réaliser en une séance et en totale autonomie, une carte postale. L'incitation était la suivante: c'est presque la fin...
Clément, qui depuis plusieurs semaines me parlait d'un projet sur l'isolement des individus par la musique (le son) en a profité pour réaliser cette vidéo avec sa classe de troisième 5. Je me suis effacé, et j'ai laissé faire le génie des élèves.
Headphones life est presque une vidéo d'art, intelligente, radicale, sublime dans sa lumière, elle révèle une véritable écriture cinématographique. Au dos de cette carte nous pourrions écrire: portrait d'une génération. 
Après "La mort du sac à dos", voici la nouvelle merveille de ces futurs lycéens.




vendredi 8 juin 2012

Entracte: le retour de Martin Guerre.



A la plage, toujours...
Baptiste mange allongé, la tête posée sur la cuisse de ma femme.
- Regardez Baptiste, il mange comme un romain!!!
- J'aurais pas aimé être un romain.
- Pourquoi??
- Quand ils mouraient à la guerre, ils souffraient. Les armes n'étaient pas perfectionnées comme maintenant.
- Ha bon?!!
- Bè ouais, par exemple si tu te prenais une lance dans le front, tu mourais pas tout de suite. Tu pouvais souffrir longtemps avant.
- Putain c'est vrai, j'avais jamais pensé à ça.
- Alors qu'aujourd'hui, si y'a la guerre, tu peux te prendre un missile dans la tête et mourir de suite.
- Ouais, mais t'es pas beau à voir.
- Tu t'en fous, t'es mort.
Silence...

jeudi 7 juin 2012

Entracte: Amer béton.


A cause du vent, le glace de Baptiste ressemble à un poisson pané.
- Papa, ce serait bien une plage en ciment?!
- Mais ça existe, ça s'appelle un port.

mercredi 6 juin 2012

Entracte: Les maîtres de l'univers.


- Regarde papa, si chaque grain de sable est un homme, là je tiens le monde.
Je souris car enfant, je travaillais des journées entières sur les mêmes concepts philosophiques.

mardi 5 juin 2012

Entracte: Le tube de l'été.

- Uuutuuubuu, uu tuu buuu bubu??
- Tububu bu uuutu!
- Bututu.

Sous ou sur l'eau, les enfants parlent avec le tube dans la bouche.

lundi 4 juin 2012

Entracte: Tong il y aura des hommes.






A l'aquarelle.

dimanche 3 juin 2012

Entracte: Sous le sable.


Pour les garçons, c'est un classique.

samedi 2 juin 2012

Entracte: la vie est un long livre tranquille.


vendredi 1 juin 2012

Entracte: autant en emporte le vent.