Le génie des élèves: la vraie vie d'U.L.I.S.

Note du 16/09/11.
Dans l'atelier.
A la fin de l'atelier, je suis plutôt satisfait. Les élèves ont travaillé et l'ambiance a été bonne. L s'est donné un mal de chien pour rester calme. Le voir souffrir ainsi, à lutter contre lui-même, m'a presque mis mal à l'aise. Je me demande si je ne le préfère pas un peu plus relâché. Enfin, je dis cela aujourd'hui. Je pense que quelque chose s'est passée dans notre relation, je ne sais trop dire quoi, mais j'ai senti une complicité qui n'existait  pas les deux années précédentes. Tout est si fragile avec ces élèves. On peut mettre quelques secondes à détruire le travail de plusieurs mois. Dans les semaines qui viennent, je tenterai de surveiller ce lien (je ne trouve pas d'autres mots) qui semble se tisser. A la fin du cours donc, je déchire le morceau d'une grande feuille qui nous avait servi à protéger la table, pour écrire un petit mot de compliments à M (leur professeur référent). Tous les élèves s'installent autour de moi dans un silence absolu. Je dessine mon visage et une bulle pour y mettre le texte. J'entends L dire.
- Y s'a gavé!!!
J'écris:" Je suis très satisfait du comportement de tout le groupe lors de cette séance. Tous les élèves ont participé et travaillé avec application et envie. En espérant que cela dure je dis BRAVO. Olivier". Je tends le papier à A, mais ils veulent tous le porter. C'est de ma faute, si je n'avais pas écrit ce mot, ils ne se disputeraient pas. Avec eux, même la bienveillance peut devenir source de conflits.
 Après quelques pourparlers tendus, c'est bien A qui le prend des deux mains, les autres la suivent comme si elle portait le feu sacré.