jeudi 29 mai 2014

Le génie des élèves et de ceux qui le furent: le mythe du Zombie...

Depuis que les épreuves optionnelles du baccalauréat ont débuté, je n'ai plus une minute à moi (coucou Pascal). C'est la raison pour laquelle je poste moins. Mais je reste toujours en contact avec mes élèves de collège. 
 Je viens de recevoir la dernière production de Bastien. Vous savez, ce troisième virtuose qui avait réalisé "Perdu de vue". Il vient de mettre en ligne "Rêve de Zombie". Avec un titre pareil, il ne peut qu'aiguiser mon appétit. En effet, je suis un malade de films de morts vivants. Il faut au moins avoir vu une fois dans sa vie l'extraordinaire trilogie de Georges Romero pour vivre plus heureux et moins con. Romero est le seul cinéaste qui a su tirer le portrait de notre société enlisée dans une post modernité qu'elle met à toutes les sauces. Une société de l'inertie, de la surconsommation (bienvenue dans le monde coloré de l'I.phone 5,6,7,8,9,10....), du faux semblant et du vide intellectuel et intersidéral du discours politique. Le Zombie c'est notre plus juste allégorie. Le Zombie entend un bruit, et il se dirige sans réfléchir sur ce bruit qui devient une proie hypothétique et un leurre. Le Zombie ne discerne rien, il est le mouton d'une fable gore toujours moins sanglante que l'image médiatique de notre véritable monde. Le Zombie c'est nous, mais en beaucoup plus sympathique. Donc, allez voir "La nuit des morts vivants" (1968), "Zombie" (1978), "Le jour des morts vivants" (1985).  
 Bien entendu, dans le film de Bastien il n'y a pas cette dimension politique du Zombie. Et c'est tant mieux. Mais il y a un véritable bon goût du cinéma. Une intelligence du plan, du rythme et du montage. Le travail sur le son est très propre et bien senti. Dans une scène du film, il faut remarquer l'intelligence de la déflagration pour comprendre que l'on est en présence d'un petit cinéaste amateur qui se pose de vraies questions de cinéaste. En effet, le jeune réalisateur aurait pu choisir un véritable bruit de revolver pour accentuer l'impact de l'image (du projectile). Non, il garde le son d'un jouet pour enfant duquel sort une véritable balle. Ce détail, c'est le reflet de l'intelligence. Ce détail nous dit: attention, on s'amuse. Bravo!!!! Bastien joue dans son film. Le deuxième acteur est un de mes élèves de sixième, Elio. Je vois donc dans ce court métrage un passage de témoin. L'un quitte le collège, l'autre y entre pour trois ans encore. Le cinéma (les arts plastiques en général) comme lien intergénérationnel, y-a t'il plus bel idée au monde???? Il faut voir aussi le générique de fin. Le jeu qui s'installe entre la bande son et les images nous prouve bien que nous sommes dans une farce. C'est un véritable hors champ de la fabrique du cinéma, une belle mise en abîme. Les élèves ont eu la délicatesse de me dédier ce film, je leur dédie ce message.
C'est ici Rêve de Zombie .

2 commentaires:

Blogger Pascal Renard a dit...

Ce petit court est un merveille, j'espère qu'ils le présentent au festival Courts Toujours !

29 mai 2014 à 16:57  
Anonymous Anonyme a dit...

Vous devriez chaque année sortir une compilation des meilleurs travaux de vos élèves. C'est toujours rafraîchissant de venir sur votre blog pour découvrir une jeunesse pleine de vie et joueuse. Surtout, continuez!!!!!!

29 mai 2014 à 18:08  

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