Le génie des élèves et de ceux qui le furent: Vendredi ou la vie d'images 2.

Une fois de plus, Le vendredi ou la vie d'images a rencontré un joli succès dans l'immense amphithéâtre du collège de Gréasque. Céline Guénot a éclaboussé les lieux de son talent et les élèves ont été très réceptifs. Il est rare d'entendre une cinéaste parler d'un travail qui n'est pas encore terminé, un travail en cours. Son oeil reste critique et ses intentions trouvent une incarnation dans les rushes. Ainsi, les collégiens prennent très vite conscience du long travail d'écriture post-tournage. Sandy Valley est un documentaire exclusivement tourné dans un campus américain et, parce qu'il condense les stéréotypes véhiculés par le cinéma Hollywoodien, trouve aux yeux de l'auteure un terreau de questionnements lié à la notion d'appartenance: la corporation, le groupe, la bande, la confrérie, l'équipe, l'uniforme, la religion, etc... Céline sait de quoi elle parle lorsqu'elle pose sa caméra dans les couloirs et les classes d'un bahut dont les codes vestimentaires et les comportements correspondent à l'idée que l'on s'en fait. Elle sait, parce qu'elle est aussi professeur, que le campus à l'Américaine est une sorte d'idéal cinématographique (un décorum) victime des poncifs qu'il a lui même généré. Le campus s'amuse à entretenir son mythe, comme Chicago entretient jusqu'à la caricature la légende de la pègre en cinéma-scope. Mais, sous l'oeil exercé d'une enseignante-cinéaste européenne, les clichés s'amusent d'eux mêmes, pour le meilleur et pour le pire.
Moi, je suis un peu cinéphile. Je ne suis pas un technicien du cinéma. Au contact de ma collègue et amie, j'apprends un peu plus chaque jour et je me rends compte que cinéaste, c'est vraiment un métier.
J'ai arrêté la peinture, la BD, je n'ai jamais fait de film et je sais enfin pourquoi: j'ai du goût, mais pas de talent!