jeudi 16 août 2018

Que les cons se consument. Moi, j'assume.































Avant propos.
J'ai accompagné mon fils ainé à l'hôpital. La salle d'attente, les couloirs, le parc, le hall avaient des airs de lieux de cultes. Le téléphone portable était de toutes les prières et les zombies, de toutes les communions. Chacun son dieu, sa déesse. Avec la distance, les absents sont toujours les plus importants et ailleurs, c'est mieux qu'ici. Pourtant, beaucoup de personnes vont voir si ailleurs l'herbe est plus verte et quand elles reviennent, elles sont aussi connes que le jour de leur départ. Comme les plus beaux des voyages sont dans le cerveau et que je n'ai toujours pas de téléphone portable (je ne crois pas en Dieu), j'ai sorti mon Zap Book, mon briquet, mon feutre préféré, pris un café, des mégots, des cigarettes, de la cendre, du tabac, des morceaux de papier à rouler et j'ai dessiné les fidèles. J'ai vidé les poubelles pour remplir de chair des enveloppes d'inexistence. J'ai essayé de dessiner par la "consumation"  le miracle de la consommation. J'ai fait le clochard, une fois de plus.

J'ai les yeux de celui qui a un regard. Je préfère l'original à la copie, de la copie, de la copie. Je préfère assister aux évènements plutôt que d'être l'esclave des sentiments que me procure leur image médiatique parce qu'elle a le don de frustration. Si je ne peux assister aux choses, je m'en passe. Ils faisaient comment avant ? Les outils de partage mis entre toutes les mains créent des liens construits sur une plus-value dépréciative . On change ce qui est beau en merde et on fait croire que la merde peut être belle parce que, au fil des relais, les mains se détachent de la réalité et le cerveau de ces mêmes mains, de toute responsabilité. Oui, on peu partager de tout, mais pas avec n'importe qui, car la plus belle des fleurs peut être pourrie et fournir le fumier entre les mains d'un jardinier incompétent. 

Je suis celui qui voit plus loin que le bout de son nez. J'essaie d'observer lorsque regarder ne suffit plus. J'essaie d'être parmi le groupe et non le satellite de toutes agglomérations. J'ai toujours préféré la chair à son idée, la réalité au fantasme miniaturisé. Je crois au génie de Michel Ange et à la main de l'artiste bien plus qu'au jugement dernier. C'est pourquoi j'ai beaucoup de mal avec toutes les religions et la mise en prière à laquelle me renvoie l'utilisation du téléphone portable. Icône, vous avez dit icône..

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