jeudi 5 janvier 2012

Le génie des élèves: contre-prison...





- Oui, entrez!!!
- Excusez moi monsieur, mais j'étais à la vie scolaire.
- Très bien, installe toi!!
En regagnant sa place, l'élève grommelle.
- C'est une prison ce collège...
Sans doute avait-il tenté de "sécher", et il s'était fait prendre.
- Pardon?
- Ce collège, c'est une prison!!
- Je suis désolé de te décevoir, mais c'est l'inverse.
- Quoi??
- La prison isole des individus afin de protéger la société. Le collège, c'est l'inverse. Il vous protège de la société, de l'extérieur. Ce que tu prends pour un lieu d'enfermement, est en fait un lieu d'épanouissement et d'apprentissage... Enfin, il devrait l'être. C'est vrai que beaucoup de collèges ont des gueules de prison(s).
- Mais monsieur, dans les collèges y'a les futurs prisonniers?!!
- Bien évidemment, puisqu'en France l'école est obligatoire jusqu'à seize ans. On peut même dire que quatre-vingt-quinze pour cent des prisonniers sont des anciens élèves.
- Mouais...
- Et puis tu sais, on traine tous nos "prisons", qu'elles soient symboliques, matérielles ou familiales. Toute notre vie nous essayons d'échapper à notre condition, d'une façon ou d'une autre. Heureusement, c'est ce qui permet à l'humanité d'avancer.
- Mmm...
- Tiens, justement nous étions en train de parler de Gordon Matta-Clark, il devrait t'intéresser. C'est un artiste qui a passé sa vie à percer des murs et trouer des bâtiments.

NB: Gordon Matta-Clark, artiste new-yorkais, 1943-1978. Architecte de formation, il n'a jamais rien construit, mais a fondé son oeuvre sur la découpe de bâtiments en friche. Ces "contre-ruines" révèlent de façon métaphorique tous les paradoxes de notre société.
- Splitting, 1974.
- Bingo, 1974.

4 commentaires:

Anonymous Chraibi Zineb a dit...

Je trouve que les rayures donnent un apect assez angoissant à vos croquis.
En parlant de la liberté, je pense qu'à vouloir trop essayer de s'échapper de sa ''condition'' on s'enferme justement dans le désir d'être libre. Je crois aussi que la liberté est subjective, comme on peut être libre dans un sens et pas dans un autre.

8 janvier 2012 à 15:30  
Anonymous Olivier a dit...

Tu as raison Zineb, c'est un vaste sujet la liberté. Mais là, il s'agit de l'extrait d'une séquence (véridique) donc, il n'y a pas toute la profondeur d'analyse que la problématique mérite... J'espère que ton second semestre à la fac s'annonce bien.

11 janvier 2012 à 10:54  
Anonymous Chraibi Zineb a dit...

Merci, en étant positive, le semestre ne pourra que l'être!

14 janvier 2012 à 01:32  
Anonymous Olivier a dit...

Alors, sois positive!!!

14 janvier 2012 à 10:25  

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