lundi 17 septembre 2018

Le génie des élèves et de ceux qui le furent: Back to School 3.










  Je prends des feuilles machine et un support un peu rigide pour regagner la cour à l'heure de la demi pension. Une poignée d'élèves reste dans ma classe avec un responsable désigné. Les autres, je les dessine. Venant de moi, rien ne surprend les collégiens. Je m'installe près d'eux et laisse parler mon trait. Les modèles choisis au hasard sont fiers et ceux qui le seront plus tard ou pas, s'agglutinent autour de moi. Nous parlons de tout, jamais de rien. C'est dans ces moments d'échanges que je prends conscience de leurs préoccupations: l'addiction aux jeux, la famille, l'avenir, les réseaux sociaux, l'amitié, l'affection et l'étrange sentiment amoureux. C'est aussi dans ces moments là que je conçois mes incitations. Partir de l'élève pour tutoyer Bill Viola, Michel Ange, Boltanski, Barcelo ou Matta Clark, c'est bien mieux que l'inverse. Eux aussi ont été et sont les contemporains de leur époque... L'enseignement, de mon point de vu, se construit dans les intervalles, les espaces laissés vacants, les interlignes. La classe de trente, c'est la grande messe, et je n'ai jamais aimé les prédicateurs. Je fais appel à l'intelligence de l'individu qui compose le groupe jamais à l'ensemble qui exclut le particulier. Je ne veux pas que les enfants croient, j'espère juste qu'ils vivent.

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