samedi 30 avril 2016

Le génie des élèves et de ceux qui le furent: un court métrage de la maturité.




Les BLACBUSTERS ont mis en ligne leur nouveau court métrage. Alors, je récapitule: Elio l'acteur principal est un ancien élève de sixième qui a changé de collège. Pauline, la petite actrice est une élève de sixième. Son frère Bastien, réalisateur et leader du collectif, est un ancien élève. Il est aujourd'hui en première et fédère beaucoup de monde autour de sa passion.
À L'ÉCOUTE est sans doute le film de la maturité. En effet, par ses choix radicaux (sujet, écriture, montage, jeu, cadrage, etc...) il marque le passage de l'adolescence à l'âge du jeune adulte. Ou, si vous préférez, il traite d'un sujet de grand au travers du filtre de l'enfance. Si certains passages auraient mérité un peu plus de précision dans l'écriture et l'intention, d'autres sont de véritables fulgurances cinématographiques. Je vous laisse en juger.

dimanche 3 avril 2016

Le génie des élèves et de ceux qui le furent: la rubrique n'a jamais aussi bien porté son nom.







Joris, Pablo et Julien sont des élèves issus des classes numériques. Depuis la sixième, ils étudient dans un contexte propice au développement du travail en autonomie et des projets personnels. Lorsqu'ils étaient en CM2 ils ont bénéficié du travail de liaison école primaire-collège.  Dès leur entrée en sixième, ils n'ont donc pas été dépaysés par le fonctionnement de leur nouvel établissement et par le fait d'avoir un professeur par discipline. Bien au contraire, dès la sixième, ces trois élèves (mais ils y en a bien d'autres) ont compris que le collège pouvait devenir un lieu d'épanouissement, une sorte de laboratoire géant dans lequel ont pouvait se déplacer en toute sécurité avec des adultes encadrants. Bref, Jojo, Pablo et Julien prennent tout ce que l'éducation peut leur proposer comme matière à création et même à récréation. Car oui, l'éducation peut être conçue comme un espace ludique et ouvert dans lequel les règles sont celles des jeux les plus dérisoires et pourtant les plus essentiels. Nous avons tous joué à la vie à la mort. Nous nous sommes tous battus pour gagner un match, une partie, un concours... Des élèves qui ont compris que jouer était sérieux, sont des élèves qui réussiront car ils n'auront jamais besoin de la menace ou de la punition voire de la note pour avancer, simplement de cadres et d'incitations. Nos trois amis sont en cinquième. À eux trois, ils n'ont même pas 36 ans. À eux trois, ils sont encore dix ans plus jeunes que moi. À leur âge, j'avais une caméra super 8 et je passais ma vie à faire des films d'animation dans la cave familiale qui deviendra un peu plus tard mon premier studio. Non pas un studio de cinéma mais plutôt une garçonnière. Je passais donc mes années collège à faire de l'animation en pâte à modeler sur des pellicules Kodak de 3 minutes et 50 francs, développement  compris. Je n'avais pas de professeur avec qui discuter de mes petits monstres malléables et colorés. Nous passions nos cours à dessiner au crayon HB sur des feuilles Canson A4. Je dessinais bien, donc j'avais de bonnes notes. Nous étions notés sur des compétences que le professeurs ne nous apprenait pas. C'était un peu comme être chronométré en natation avant de savoir nager:" Merde, il est au fond ce con, il s'est noyé... Zéro!!!".
 Jojo, Pablo et Julien ont toutes les compétences:
-  Travailler en autonomie.
-  Prendre soin du matériel et le ranger.
-  Travailler en groupe.
-  Aider les autres.
-  Utiliser tout l'espace du collège.
-  Écrire un scénario.
-  Faire un story board.
-  Respecter une feuille de route.
-  Filmer.
-  Cadrer.
-  Animer.
-  Truquer.
-  Utiliser des logiciels complexes de montage (Première, After effects, etc...).
Et puis, et puis ils sont polis et attentifs aux remarques du professeur. Un professeur qui estime et note les choses qu'il enseigne.
Vendredi à 17h, je revenais d'une sortie au Festival de la BD d'Aix-en-Provence avec les DP3. Sur le parvis du collège, Jojo et Pablo m'attendaient sourire aux lèvres.
- Ça y est m'sieur, on a fini notre film et on l'a envoyé au festival (Festival du film artisanal présidé par Jean-Pierre Mocky).
- Mais vous n'avez par terminé à 15h?
- Oui, mais on a demandé à monsieur Laurent (le principal du collège) de nous ouvrir votre salle. On a commencé notre nouveau projet.

Chers lecteurs cliquez sur OCTOPUSSY et partagez cette merveille absolue d'écriture cinématographique et de poésie. Ce petit film quasi parfait, mérite d'être vu par le plus grand nombre.