vendredi 31 août 2018
jeudi 30 août 2018
mercredi 29 août 2018
BEACH FACES. Souvenirs d'outre jeunesse, 0.
J'aime les plages, toutes les plages parce que j'aime les gens qui s'y rendent, tous les gens. J'ai vécu cinq ans à St Martin dans les Caraïbes. J'ai visité une grande partie des Caraïbes. J'en ai bouffé du sable fin et des cocotiers le bout des palmes dans l'eau tiède. J'ai posé la plante des pieds sur les plus belles étendues de grains caressées par les plus belles étendues d'eau turquoise protégées par les barrières de corail. J'ai eu mes premiers voisins de baignades à quelques centaines de mètres de nos serviettes inutiles. Ma femme, mes deux enfants et moi-même avons souvent été seuls, naufragés de notre propre réalité, abandonnés à nos rêves et nos corps aimants. J'ai passé un nombre incalculable d'étés en Corse où ma mère a un appartement au bord de l'eau. J'ai eu des pinèdes comme champs de parasols sur des plages privatisées par ma seule présence... Mais de tous les lieux où le corps plonge, c'est dans l'eau de la plage des Lesquels que je préfère salé le mien. J'aime le monde et la promiscuité. En fait, j'aime tout ce que les gens normaux détestent. J'ai été jeune, complètement con et j'ai sans doute emmerdé un paquet de monde qui se la dorait, tranquille. J'ai joué au foot avec quinze copains dans trois mètres carrés de sable libre... À la plage, j'ai été heureux, vraiment très heureux...
Demain commencent Les souvenirs d'outre jeunesse.
jeudi 16 août 2018
Que les cons se consument. Moi, j'assume.
Avant propos.
J'ai accompagné mon fils ainé à l'hôpital. La salle d'attente, les couloirs, le parc, le hall avaient des airs de lieux de cultes. Le téléphone portable était de toutes les prières et les zombies, de toutes les communions. Chacun son dieu, sa déesse. Avec la distance, les absents sont toujours les plus importants et ailleurs, c'est mieux qu'ici. Pourtant, beaucoup de personnes vont voir si ailleurs l'herbe est plus verte et quand elles reviennent, elles sont aussi connes que le jour de leur départ. Comme les plus beaux des voyages sont dans le cerveau et que je n'ai toujours pas de téléphone portable (je ne crois pas en Dieu), j'ai sorti mon Zap Book, mon briquet, mon feutre préféré, pris un café, des mégots, des cigarettes, de la cendre, du tabac, des morceaux de papier à rouler et j'ai dessiné les fidèles. J'ai vidé les poubelles pour remplir de chair des enveloppes d'inexistence. J'ai essayé de dessiner par la "consumation" le miracle de la consommation. J'ai fait le clochard, une fois de plus.
J'ai les yeux de celui qui a un regard. Je préfère
l'original à la copie, de la copie, de la copie. Je préfère
assister aux évènements plutôt que d'être l'esclave des
sentiments que me procure leur image médiatique parce qu'elle a le
don de frustration. Si je ne peux assister aux choses, je m'en passe.
Ils faisaient comment avant ? Les outils de partage mis entre
toutes les mains créent des liens construits sur une plus-value
dépréciative . On change ce qui est beau en merde et on fait croire
que la merde peut être belle parce que, au fil des relais, les mains
se détachent de la réalité et le cerveau de ces mêmes mains, de
toute responsabilité. Oui, on peu partager de tout, mais pas avec
n'importe qui, car la plus belle des fleurs peut être pourrie et
fournir le fumier entre les mains d'un jardinier incompétent.
Je suis celui qui voit plus loin que le bout de son
nez. J'essaie d'observer lorsque regarder ne suffit plus. J'essaie d'être parmi le groupe et non le satellite de toutes agglomérations. J'ai toujours préféré la chair à son idée, la réalité au fantasme miniaturisé. Je crois au génie de Michel Ange et à la main de l'artiste bien plus qu'au jugement dernier. C'est pourquoi j'ai beaucoup de mal avec toutes les religions et la mise en prière à laquelle me renvoie l'utilisation du téléphone portable. Icône, vous avez dit icône..