mardi 27 septembre 2011

Dessin au noir_2


Oui !

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samedi 24 septembre 2011

Dédicace

Olivier est en dédicace ce W.E du 24 et 25 septembre à Cajarc, dans le cadre du festival "La BD prend l'air".

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mercredi 21 septembre 2011

Dessin au noir


Ce concept de "dessin au noir" refléte mon caractère maniacodépressif. C'est Guillaume qui le dit. Il s'agit de commencer un dessin avec un stylo Bic noir et de le terminer quand il n'y a plus d'encre.

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samedi 17 septembre 2011


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Porter un cartable, c’est un métier : suite

Vous pouvez ranger vos affaires. Mettez les tabourets sur les tables et à la semaine prochaine.
Les élèves se précipitent vers la sortie pour « ne pas rater le bus ». Mais il y en a une qui nage à contre courant pour venir me rejoindre. Elle le fait avec grâce, à la manière des saumons qui remontent les torrents.
- Monsieur, à la maison je fais des livres.
- C’est bien, tu me les apporteras.
- Mais il n’est pas fini.
- Mais tu m’as dit que tu faisais des livres, apporte moi ceux que tu as terminés.
- En fait, je prends des feuilles et je fais comme un livre.
- Oui j’ai compris. Et bien, tu m’apporteras celui qui est comme un livre.
- C’est comme un livre mais avec des feuilles.
- Tous les livres ont des feuilles, ce sont des pages.
- Oui, je fais des pages comme dans un livre mais avec des feuilles.
- Tu vas peut-être rater ton bus ???
La petite « élève saumon », pose son cartable à la lisière du bureau. Elle aligne les deux bretelles, se tourne, plie un peu ses jambes, colle son dos au dos du sac. Elle passe son bras gauche dans la bretelle gauche, son bras droit dans la droite. Elle se redresse brusquement. Son cartable et moi-même sursautons. Elle secoue ses épaules en tirant sur les bretelles afin d’ajuster l’objet au plus près de son corps. Puis elle saute sur elle-même, comme si elle voulait que tout ce qui est à l’intérieur trouve sa juste place. Le petit « saumon » au cartable parachute me sourit et sort de la classe comme on saute d’un avion. Dehors, la cour est un ciel gris bitume dans lequel, avec d’autres petits parachutistes, elle fera ses plus belles figures.
Oui, porter un cartable, c’est un métier.

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jeudi 15 septembre 2011

Porter un cartable, c’est un métier

A la fin du cours, je dis à la classe de sixième.
- Bon week-end.
Une élève toute étonnée me répond.
- Y’a vendredi demain !!!
- Oui, mais je ne te verrai pas parce que je suis sur un autre collège.
La petite fille tire son cartable en le faisant glisser sur le bureau et, lorsqu’il est dans le vide, profite de l’élan de la chute pour le faire basculer sur son dos, le tenant simplement par une bretelle. Ce geste plein de métier, me comble de bonheur. Penchée sur le côté, juste ce qu’il faut pour faire contrepoids, « l’élève manutentionnaire » s’éloigne sur la coursive baignée de lumière. Lorsqu’elle n’est plus qu’une image d’ombre, elle prononce d’une voix douce.
- Alors, bon week-end monsieur.
Oui, porter un cartable, c’est un métier.

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mardi 13 septembre 2011

La rentrée, c'était hier


A la fin du cours, je demande aux élèves d’une classe de troisième de m’écrire quelques mots sur la rentrée des classes.

« La fin des vacances ce matin j’ai dit adieu à ma PS3 et à mon ordinateur. Par contre j’ai dit bonjour au profs… On n’y peut rien… C’est comme si il y avait pas eu d’vacances premier jour de cours 2h d’histoire un emploi du temps de m…. Enfin bon, Mr M ne fait vraiment pas beaucoup de blague ».
« Pour moi la rentrée c’est bien passé, je suis heureuse de revoir autant de visage familié et nouveau. Certains nouveau professeurs paraissent gentils d’autre moins. Je suis heureuse de revoir Mr M cela faisait depuis la 6° que je ne l’avait pas vu. J’ai eu l’agréable surprise de voir qu’il c’était assagie (désolée pour les fautes d’orthographes) J’espère que la classe s’entendra bien tout au long de l’année. Sinon mes vacances on était bref… Ordi, voyages, télé, et pour finir rentrée. »
« Lorsque que je suis rentre dans ma maison que je n’avais pas vu depuis trois semaines avec l’enpression de n’avoir pas eu de vacances. Je reprends la vie habituelle. »
« La fin de vacance nul débût de l’école aussi. »
« Fin nuages stress travail. »
« Copine colère grognement travail. »
« J’arrive je rentre dans l’école j’ai même pas le temps de chercher mes amis quelle mon déjà trouvé. Les retrouvailles se font bien les jumelles me racontent leurs voyagent en norveges puis S arrive je dis bonjour à son pêre qui l’avait accompagné puis parti S saute de joie de nous revoir puis je commence à m’inquiétez car R n’est toujours pas là. »
« Je n’aime pas la rentrée car il y a que des minots ; mathieu à changé de collège.
Je stresse beaucoup mais sava. »

« La fin des vacances a été calme la rentrée était long le prof a fait que parler. La première matinée a été bien la classe est bien les prof aussi pour certains. »
« Fin des vacances… Début de ma 5° année au collège. Je ne connais personne, j’ai redoublé… Mr M nous a parlé pendant 3h. Je suis encore en 3°4 mais sa me fait bizar sans mes amis. »
« Dégout, ennui, travail, déprime, l’année s’annonce mal !!! Tristesse, révision. »
« Les vacances cété mort et la rentrée bien plus pire. »
« Les vacances sont passés à une allure folle. La rentrée ma fatigué, regrette les années précédente on y avait un bon emploie du temps. Maintenant il va y avoir plein de devoir mauvais emploie du temps. »
« Ce matin j’ai vu monsieur M qui m’a bien fait rire et a nos habitudes on a parlé football. Il m’a souvent dit dans ses phrases rigolotes et il m’a demandé de faire six phrases dans ce texte. »
« La rentrée approche et ma mère range la PS3, pourquoi moi !!!!! Je vais voir les classe sur internet mais j’ai pommé le code. Il y a le bus qui arrive le même ronchon et je rentre. Mr le principal dit les classes et chui pas avec mes potes et voila la classe de …. Mais bon quand même sympa. »
« Rien à ajouter. »
« Les vacances sont passées trop vite, la fin des vacances était pourri car il y avait la rentrée de l’école. Chui parti en bateau à Bandol, j’ai fait un stage de foot. Début école finis les vacances présentation prof. »
« La fin des vacances c’est bien terminés, j’étais un peu stressée de savoir dans quelle classe j’allais tomber et surtout les profs que j’allais avoir, mais sa c’est bien passé. J’ai retrouvée les potes, les profs l’ambiance du collège. C’était donc le début de l’école. »
« Les vacances ont été bien à Annecy, c’était le Saint Tropez du Jura. C’était cher. »
« La fin de l’été c’est bien passé, je me languissait la rentrée pour retrouver mes amis, au final j’ai une bonne classe, de bon profs mais un mauvais emploi du temps. J’suis motivée pour bien travailler pour obtenir mon brevet. »
« Encore une année dans ce collège P……. L’emploi du temps est pas mieux. »
« Il y a deux jours mon petit frère est rentré au collège en 6°, cette nuit la impossible de dormir avec lui. Mais je suis rentré mardi je ne me languisser pas. Quand on n’est rentrer dans le collège tous le monde aver lerre d’être mort. Et apre un jour plus tard je me retrouve à écrir sa. »
« La rentré signifie la fin de 2 mois de vacance ou on s’est amuser ! Mais aussi on retrouve tout nos amies et cela nous rend hyper heureux enfin pour moi. On retrouve une classe ou on reconnaît pas forcément tout le monde. Mais moi il y a E et M donc sa va. »
« Les vacances ont été très bien en Italie ou encore Berre. »
« Triste, je me langui le W.E et les vacances. Mais je suis content de retrouver mes collègues. »
« Stress, joie de retrouver ses amis, peine, rire, nostalgie, travail, brevet. »
« La rentrée c’est dur car on doit travailler. »
« Rentrée prof devoir travaille. »
« Dormir-travailler-manger-dormir-travailler-manger-dormir… »

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vendredi 9 septembre 2011

La rentrée, c’est la rentrée

Cette année les classes me paraissent bien équilibrées. Je retrouve avec plaisir les élèves. Quelques nouveaux sont étonnés par ma façon d’enseigner.
A la récré, je suis allé fumer dans la rue, sur les marches de l’entrée des professeurs. J’y ai retrouvé les mêmes collègues M et L. J’ai l’impression que nous n’avons pas bougé de place depuis l’année dernière et que les grandes vacances sont dans quelques jours. M est toujours aussi ronchon, c’est d’ailleurs ce que j’aime chez lui : cette application, ce professionnalisme qu’il met à se faire souffrir. Ensuite, je suis allé voir l’O.P pour lui signaler que la rampe de prises électriques au dessous du tableau ne marchait plus. Mais je ne l’ai pas trouvé. J’ai tout de même croisé son assistant. Je dis assistant car c’est ainsi qu’il s’est présenté. Il m’a dit qu’il lui ferait la commission. Puis il est revenu pour me demander le numéro de la salle. Il est reparti en répétant à voix haute « la 330, la 330, j’espère que je m’en souviendrais ».
Ma classe est propre comme un appartement que l’on emménage. Dehors, les énormes marronniers me cachent encore la Sainte Victoire. Mais le roux de certaines feuilles me fait penser qu’il ne faudra pas attendre longtemps avant d’avoir plein cadre le motif de Cézanne.
La seule chose qui me chagrine, ce sont les rideaux sans anneaux pendus comme de vieilles peaux à l’extrémité des tringles.
Oui, la rentrée c’est la rentrée.




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jeudi 8 septembre 2011

La prérentrée, ce n’est pas la rentrée

Dans le réfectoire du collège de la Gaudia, transformé pour l’occasion en salle de réunion, monsieur le principal accueille les professeurs.
« Les vacances sont terminées, vous êtes tous resplendissants. Je tenais à vous remercier pour l’année précédente et les années antérieures pour le travail accompli. D’ailleurs, les résultats du brevet sont explicites à ce sujet. Mais nous y reviendrons plus tard.
Tout d’abord, je vais présenter les nouveaux : bla, bla, bla … Pour le reste, ce sont les mêmes. Vous aurez le programme de la journée dans le livret d’accueil. Ne prenez pas de notes, tout est écrit à l’intérieur.
Pour cette année scolaire, nous avons sept divisions par niveau avec une moyenne de 28,8 % d’élèves par classe. Nous avons officialisé le grec ancien avec 30 élèves, nous avons beaucoup de succès avec nos classes bilingues et nous n’avons pu contenter tout le monde. Pour les résultats internes de redoublements : 2,06 % de redoublements en 6°, en 5° : 1,90 %, en 3° : 3,2 %. Le taux de passages en seconde, la courbe est également au vert avec : 66,28 % d’obtentions donc, bravo à tous. Je voulais parler aussi de deux aspects qui marquent cette rentrée. Tout d’abord les nouvelles mesures disciplinaires et leurs aspects éducatifs. Aujourd’hui, l’exclusion temporaire maximale est de 8 jours. Mais nous pourrons faire appel aux T.I.G ( travaux d’intérêts généraux ). Pour les élections professionnelles, à la mi-octobre, il y aura les votes qui seront réalisés par voie électronique.
En ce qui concerne le projet d’établissement, il n’a pas beaucoup évolué. Mais cette année, nous nous sommes fixés la réussite des élèves, ce qui n’est pas une mince affaire. En 4° et en 3°, nous mettrons l’accent sur l’obtention du socle commun avec par exemple l’histoire des arts. L’accompagnement éducatif se poursuit. Nous accentuerons notre travail sur le suivi des devoirs de 16h à 17h. Il y a la poursuite du travail sur l’orientation avec les P.P.M.F.
Dernier point, les travaux : nous en sommes à 2 ou 3 millions depuis le début des rénovations du collège. Cette année, ce sera le bâtiment administratif car dieu sait si les espaces étaient restreints.
Voilà, en ce qui concerne le tracé de la vie du collège cette année. Je passe la parole à mon adjoint.
- Bonjour à tout le monde et à ceux que je n’ai pu saluer individuellement. Pour cette année, nous allons lancer le socle commun de savoirs et de compétences dès la 6°. En 5°, nous allons mettre en place des P.P.R.E. Chaque élève de 6° recevra des cours de méthodologie. Les évaluations de 6° sont arrivées hier soir, mais nous n’avons aucune consigne. Il est dit simplement que nous avons trois semaines pour les réaliser. Vous nous ferez des propositions d’ateliers pour l’accompagnement éducatif. Tous les soirs il y aura une capacité d’aide aux devoirs de 16h à 17h. En 3°, les P.P.P.R.S sont encore présentes comme les autres années. Enfin dernier point, lors de la remise des pochettes avec l’emploi du temps, il y aura des mécontents, je suis ouvert à toutes propositions, enfin je me comprends. Bonne année. »
Les pochettes ont été remises dans le bruyant réfectoire et les mécontents furent nombreux.
Non, la prérentrée ce n’est pas la rentrée.



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vendredi 2 septembre 2011

La reprise, ce n’est pas la rentrée

Ils arrivent seuls ou par petites grappes, certains sortent de voitures d’autres sautent du bus. Ils portent pour beaucoup les nouveaux maillots de leur équipe préférée. Les plus chanceux arborent des tenues complètes avec shorts et chaussettes, et l’ensemble leur donne des allures de prince. Ils se font la bise, et aux nouveaux; on tape dans la main. Dans le sud, on se fait la bise dès l’instant où il y a une histoire commune, elle est le signe du partage, de la complicité comme du secret. Des petits groupes se forment selon les affinités. Toutes les peaux ont été baignées de soleil. Leur première richesse, durant ces vacances, a été de profiter du même astre et peu importe que ce fût au bord de mer, sur les transats des piscines d’un club de vacances ou les plages cimentées des piscines municipales. Ils rayonnent comme les fruits d’une saison. Ils ont grandi, un peu, beaucoup. Les habits servent souvent d’unité de mesure. Les moins courageux ont profité de la coupure estivale pour aller chez le coiffeur invoquant secrètement l’amnésie de leur camarade. Les plus indifférents aux jugements d’autrui ont laissé pousser la tignasse. Ils céderont certes aux ordonnances de leurs parents et partiront se faire coiffer au dernier moment, quelques jours seulement avant la rentrée des classes. On ne coupe pas aussi facilement l’éruption du bonheur et de la liberté. Lorsque l’entraîneur apparaît, ils se précipitent comme tous les parents rêvent de voir leur enfant courir vers eux chaque jour de la vie. Sur dix ou douze mètres avec des rires et des gestes infondés, ils forgent l’espoir d’une grande saison. L’adulte, avec un visage de joie, interpelle un joueur qui porte le maillot de Lyon, demande à un autre s’il a toujours les pieds carrés et à un autre encore s’il arrive enfin à faire cinquante jongles de la tête. Les bises fusent, même les nouveaux y ont droit, ils prennent de l’avance sur les choses qu’ils n’ont pas encore partagées. Après la douce agitation, les enfants suivent jusqu’au rond central l’entraîneur heureux. Ce dernier reste debout quand tous ses joueurs se posent sur la pelouse. Et comme le font toutes les civilisations coutumières, les plus jeunes écoutent le plus ancien avec respect et admiration.
Personne depuis les bords du terrain ne peut entendre ce qui se dit dans le cercle d’initiés, mais chacun envie cet instant hors de tout. Quelques éclats de rires sourds viennent parfois caresser les grillages, quelques mouvements de corps perturbent de temps à autre la symétrie du cercle, mais rien ne semble trahir le plaisir de se revoir. Cela dure quelques minutes, mais pour eux, le temps est-il le même ? Ne seraient-ce pas des heures qu’ils passent ensemble, ou peut-être même une vie ? Puis l’entraîneur frappe une fois des mains, les enfants se lèvent d’un bond, certains s’époussettent les fesses comme l’on se tapote les joues pour se réveiller. Ils courent vers le sac de ballons car ils savent que le plus rapide est le mieux servi. Les quelques nouveaux récupèrent les moins gonflés et tous jonglent. Le terrain est une fête que la frappe des pieds sur les cuirs, remplit du bruit d’un feu d’artifice lointain. Non, la reprise ce n’est pas la rentrée…

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